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Et si on repensait le calendrier ?

Cette longue période sans Ultimate, nous donne la possibilité de repenser notre sport. Je me suis lancé dans la rédaction d’articles pour vous présenter mes réflexions sur diverses questions. Celle d’aujourd’hui est : « Devons-nous totalement redéfinir le calendrier de nos saisons de jeu ? »




Aujourd’hui, la FFFD calque sa saison sur la pratique des sports les plus répandus en France. Nous sommes ravis de commencer en septembre, nous jouons contre les éléments en hiver et nous concluons notre saison par des championnats ou des tournois en juin. Ce calendrier a l’avantage de suivre le rythme scolaire et les joueurs profitent de leurs vacances avec leurs proches. Pour les clubs, la demande de terrains peut parfois être difficile, mais elle est identique aux demandes des autres sports et par conséquent conforme aux attentes des organismes publics. Les nouveaux pratiquants comprennent rapidement le calendrier de la saison, car il similaire à ceux des autres pratiques de sports collectifs. Que ce soit pour les juniors ou les adultes la saison suit plus ou moins les mêmes échéances ce qui aide la logistique fédérale.



Cependant, à tout bien peser, la différence par rapport aux autres sports n’est-elle pas ce qui attire les pratiquants de l’Ultimate Frisbee ? Comme vous tous, je me retrouve souvent à expliquer notre passion commune. Dans un premier temps, je la présente comme un sport exigeant et complet. Puis, je leur détaille les spécificités qui la rendent unique : la possibilité de jouer en mixte, qui plus est sans arbitre, avec comme clef de voûte le fair-play et la communication non violente. Cette unicité de notre sport ne pourrait-elle pas se prolonger dans le calendrier sportif ?



Imaginez-vous une saison d’Ultimate qui commencerait en mars et finirait fin octobre. Imaginez une reprise, à la sortie de l’hiver, au renouveau du printemps, imaginez une saison sans gants, sans blessure à cause de refroidissement, une saison sans eau qui gèle dans nos gourdes, une saison au rythme des abeilles, où entrainement rimerait avec coup de soleil et pas engelure… Certains clubs éprouvent des difficultés à recruter de nouveaux joueurs. De nombreux clubs font remonter qu’ils luttent pour maintenir des effectifs en hiver et se retrouvent sans énergie en mai : quel non-initié rêve d’écouter une explication de défense de zone sous 0°C… A l’évidence, l’effectif ne serait pas complet pendant les grandes vacances scolaires, mais il est à parier que cette perte serait inférieure à celle engendrée par l’hiver. Pour les clubs avec un grand nombre de joueurs, l’hiver serait l’occasion de mettre en place un système de ligue interne ou simplement de jouer des matchs. L'accord serait : si tu braves le froid, il y aura que du jeu ! Plutôt que de forcer les gens à venir en « notant les présences », donnons-nous des conditions qui nous motivent à venir.


Ce décalage de la saison soulagerait également le haut niveau de l’Ultimate français. Aujourd’hui, nous demandons aux meilleurs joueurs français d’être à leur top niveau durant 8 mois d’affilée : pour les championnats mixtes en avril, open/féminin en juin, internationaux en juillet et d’Europe en fin septembre, soit 4 pics de formes lors d’une même saison. Les joueurs internationaux étant souvent des éléments essentiels de leur club, il n’est pas rare de les voir enchainer directement avec la préparation de leur prochaine saison dès octobre, sans prendre de véritable pause. Cet enchainement, sur plusieurs saisons, peut provoquer blessures et lassitudes. Les championnats nationaux pourraient être reprogrammés entre juillet et octobre afin de condenser la saison. Nous aurions alors un calendrier similaire aux fédérations nord-américaines et allemandes que la FFFD pourrait contacter pour la mise en place pratique de ce changement.


Aujourd’hui, l’Ultimate Frisbee en France est à un tournant. Devons-nous copier les structures des sports majeurs (arbitres, divisions, calendrier identique au calendrier scolaire, Jeux olympiques…) ou développer notre propre voie. Je pense que notre communauté doit chercher à développer sa spécificité. Dans cet article, j’ai essayé de mettre en mot, une des voies possibles pour le futur développement de notre fédération. Je ne prétends pas avoir la vérité sur ce sujet, et je serai ravi d’échanger avec vous sur ces idées. Nous n’avons jamais eu autant de temps disponible pour définir notre vision de la pratique de l’Ultimate. Saisissons cette occasion, car c’est le moment idéal de l’exprimer.

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