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UFCF 2018 - Chronique d'une tentative d'évolution

Tout commence par une année chargée : mondial des clubs, mondial master des clubs, mondial junior des clubs et championnat d'Europe beach des clubs. Tout se passe au niveau international et les événements les plus gros se déroulent en Amérique du Nord. Arrive alors un constat : il y en a pour tout le monde, mais pas pour les U17. Alors les Fumble décident de prendre les choses en main : il y aura un tournoi pour les juniors et ils l'organiseront eux-mêmes.

L'idée est bonne, belle façon de promouvoir l'ultimate dans la région, elle peut à la fois servir de vitrine pour le club, de locomotive pour les jeunes du club, et peut s'appuyer sur une région dynamique en transports et un bassin assez large de joueurs pour l'organisation.

Le 4 mars 2018 naît, sous la direction de John Kofi, la page facebook. La FFDF (fédération française) soutient ce projet club alors que l'EUF décide, elle, de soutenir un autre projet : les EUF Européen Youth Ultimate Camps avec 7 dates, dans 7 pays différents et en tête de proue deux matchs amicaux diffusés en open et women entre l'Allemagne et l'Italie.

On est alors à 5 mois de l'événement et le calendrier se met en marche :

Le 12 mars, c'est la Belgique U17 Open qui est la première officiellement inscrite.

Le 13 mars, Israël inscrit U17 et U20 Open + une équipe Women U20

Le 25 mars, les équipes de France s'inscrivent aussi tour à tour.

Le 25 avril, les filles tchèques sont également de la partie.

Le 1 juin, c'est Colombie U20 Open et Women qui s'inscrivent.

À un moment, le Québec et l'Italie sont également de la partie !

Finalement, au 24 juillet, après plusieurs désistements, il reste les équipes suivantes :

Women U20 : Colombie, France, Israël

Women U17 : France A et B

Open U20 : France, Colombie, Israël

Open U17 : France A et B, Belgique, Israël

6 jours de compétition sont prévus, incluant des matchs en U20 mixte (format révolutionnaire au niveau international pour cette catégorie, pourtant essence même de notre sport).

Le 28 juillet, après un repas notamment composé de poisson et mayonnaise, entièrement composé et payé à un traiteur extérieur à l'organisation, une quarantaine de joueurs et staffs souffre d'intoxication alimentaire. Si tous n'ont pas mangé la même chose, des prélèvements sont faits par les services de l'Etat et les médecins parlent d'effet d'imitation pour expliquer certains cas. Finalement, 11 joueurs seront hospitalisés et sortiront calmement et en bonne santé.

Si tout va bien pour la santé des joueurs, le mal est fait pour la compétition qui avait souffert dans son organisation par la complexité que nécessite en France l'organisation d'un événement, renforcée par la présence de la délégation Israélienne nécessitant, notamment, la gendarmerie en protection. Le maire de Feurs Jean-Pierre Taite, président les Républicains Loire et vice-président agriculture Auvergne Rhône-Alpes, ne veut pas assumer les risques d'une telle compétition, craignant également la canicule. Il décide donc la totale annulation du tournoi, sans solution de repli, et sans aucune considération pour les moyens humains et financiers mis en œuvre pour l'organisation de l'événement. La fédération française ne peut que prendre acte de la décision et doit rapatrier les joueurs présents, les autres délégations sur place se retrouvent dans le brouillard.

Pour les équipes bloquées sur place, une solution de location de terrains à Grenoble et Lyon est rapidement envisagée pour contenter leur frustration. Mais c'est finalement un contact miraculeux de la délégation Israélienne qui débloquera la situation en ouvrant son parc privé : le domaine de l'orangerie de Châtel, à Cleppé. Ainsi Mr Kemlin, chez qui habitait il y a quelques années un des membres du staff d'Israël, aura finalement décidé de prendre la responsabilité de recevoir les trois délégations restantes pour reprendre la compétition, désormais non-officielle, en offrant un écrin magnifique coincé entre forêts, belle bâtisse et étangs.

Le terrain actuel

Le côté sportif ayant repris ses droits, on a pu retrouver sur place des acteurs enchantés du déroulement final de cette histoire avec une formule qui a donné un aspect de survivants aux joueurs. Les jeunes se sont désormais réapproprié le mauvais départ, et dévorent pleinement l'événement, conscients du miracle de pouvoir jouer malgré tout.

La compétition se bouclera par un hat aujourd'hui et demain (intégrant juniors locaux et organisation), les rencontres internationales ont bien eu lieu, et le plus dur reste à venir pour les Fumble : gérer l'après-événement et essayer de rebondir sans subir de mauvaise presse ou un regard méfiant des autorités locales. Une chose est quasiment sûre : l'événement n'aura plus lieu.

Quel bilan ?

Le premier point est positif : les Fumble auront réussi à organiser leur tournoi international U17 de cette année. Le second l'est également : la couverture médiatique démesurée qu'a suivi l'intoxication a offert une visibilité et une revue de presse auxquelles Tchac, Yaka et autres n'ont pas eu le droit. Ainsi, en se promenant dans la région, les gens connaissaient l'histoire de la compétition, son déroulement et les règles élémentaires du sport. Coté négatif, on aurait aimé que les pays voisins (Italie et Suisse) jouent le jeu, mais il y avait sans doute d'autres enjeux pour eux. Enfin, l'annulation de l'événement aura coûté de l'argent inutilement à des familles, brisé le rêve d'une compétition pour de nombreux joueurs et cassé le moral d'un club qui a beaucoup œuvré pour mettre en place quelque chose de beau.

Merci les Fumble pour ce que vous avez fait, merci aux fédérations qui les ont soutenus, et merci à John Kofi d'avoir fait la couverture et la promotion de l'événement.


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